L'offre légale chez EA

Cover pirate

J’aurai pu faire un “J’voulais pas pirater” mais j’ai finalement réussi (et encore, là il télécharge, vous allez comprendre).

On m’a récemment offert Mass Effect, très bon jeu (à ce qu’il paraît), dans une magnifique boîte toute bardée de EA partout ! J’aime tout particulièrement les boîtes de jeux car ça renforce l’idée que j’ai la possession du jeu, c’est pour ça que le dématérialisé me repousse un peu et puis même c’est stylé, mais j’y reviendrai. Par contre, je vois “Connexion Internet requise” sur la boîte, et ça, ça me plait moyen.

J’ai donc voulu l’installer, normal sinon ça sert à rien. J’enlève le blister, j’ouvre la boîte et je rentre le CD dans l’ordi. L’installation commence, le lecteur CD tourne à pleine vitesse ou devrais-je dire à baaaalle pour mieux rendre compte de mon impression. C’est sûr que les ISO dans Daemon Tools, ça fait moins de bruit. L’installation arrive à 75% lorsque *bling* “Veuillez entrer le CD2”. J’ai rigolé, ça faisait depuis GTA Vice City que j’avais pas vu ça, et puis y a eu les disquettes avant. Après, c’est logique, les CD ont une taille minimale mais ça change des nouveaux systèmes.

Le jeu est installé, ça y est, on peut jouer ! Eh baaaah non ! Magnifique plantage avec demande de debogage. Je lance mon superbe-debogueur-que-j-utilise-jamais : Visual C++ Edition Machin Pwet. Des fichiers .pdb sont manquants, yolo, je sais pas ce que c’est mais c’est lié à mes librairies qui sont dans mes fichiers systèmes. Tant pis, je cherche vite fait comment faire pour corriger mais je ne trouve rien de bon. Je passe donc par la méthode récente : Origin, la plate-forme de distribution d’EA. A quoi bon avoir un CD qui ne fonctionne pas, on est obligé de le télécharger en ligne…

Bref, je m’inscris, en passant mon identifiant est pris, c’est possible apparemment (encore un japonais j’imagine). Je prends bien 5 min à compléter l’inscription et vérifier le mail. C’est parti enfin ! J’ajoute le jeu via le code (là, le système est bien, j’avoue). Et il me propose de le télécharger. Je change le dossier de destination par celui de l’ancien que je viens d’installer. Eh bien non, va te faire foutre, il ne détecte pas le jeu. Je le désinstalle donc, un quart d’heure de perdu, et lance le téléchargement. Et là, 2h40 d’attente, troooop cool, ça me laisse le temps de dire combien je n’aime pas l’offre légale au niveau des jeux vidéo.

Lorsqu’il s’agit de bien culturel, je ne sais jamais vraiment comment gérer ça. Je continuerai toujours d’acheter des livres et des mangas en format papier, y a aucun doute là-dessus, j’ai beaucoup de mal avec le dématérialisé là-dessus.

Concernant les films, je n’ai aucun mal à payer pour une place de cinéma lorsque le film m’intéresse, même s’il n’est pas disponible en VO ou que la place est chère, la preuve je suis allé voir Le Hobbit 2 en VF. Je considère ça comme un spectacle

Ensuite, la musique et les DVD. C’est bien un des plus gros problèmes actuellement. Pour moi, ces biens culturels doivent beaucoup voyager, à travers différents supports comme un lecteur MP3, un disque dur d’ordinateur ou un media center. On peut acheter un CD mais se retrouver coincé lorsque l’on veut la mettre sur son lecteur MP3, à moins de ripper le CD, mais c’est quelque chose que l’on ne devrait pas avoir à faire. Les essais de musique avec DRM fonctionnent très mal aussi. Sans connexion Internet tout est fichu, et si le serveur de vérification ne répond plus c’est pareil !

Pour résoudre tous ces problèmes, il faudrait quelque chose qui certifie la détention d’une œuvre. Par exemple, on délivre un certificat comme quoi j’ai bien payé pour une certaine musique. Ce certificat me donne accès à plusieurs types de fichiers que je peux récupérer sur n’importe quel support. Il est vrai que ce système est faillible au partage, mais si un utilisateur a accès à l’œuvre une ou plusieurs fois parce que son pote la lui a montré lorsqu’il était avec lui et que cette œuvre lui a plu, il y a de grandes chances pour qu’il l’acquiert lui aussi. L’avantage d’un tel certificat serait que l’on pait chaque chose de façon unique : l’œuvre en elle-même, l’impression dans le cadre d’un livre, la numérisation dans le cadre d’un e-book.

Pour finir avec les jeux vidéo, c’est là que tout le problème se pose. On a vu récemment avec la PlayStation 3 et 4 que les remix de jeux PS2 sortent en grand nombre, je pense à Okami HD. J’ai personnellement une PlayStation 2 et je me demandais si je n’allais pas m’acheter une PlayStation 4. Dès l’annonce de la non-rétrocompatibilité des jeux PS3, j’ai décidé que je n’achèterai plus de console sauf si je deviens un gros joueur qui consomme les derniers jeux sortis. Ils justifient leur choix par le fait que le Playstation Store disposera de ces jeux à la vente en ligne. Sauf que les jeux possédés sur le PlayStation Store de la PS3 (dématérialisé donc) ne pourront même pas être transférable sur le Store de la PS4 soit-disant dû à un changement d’architecture. Ils ont quand même prévu de faire des portages, mais ça ne leur viendrait pas à l’idée de les redonner aux gens qui ont déjà acheté la licence.

Un dernier petit point, le jour où Steam / Playstation Store / Xbox Live etc… s’arrête, on fait comment pour retrouver nos jeux adorés (c’est pour ça que j’ai du mal avec le dématérialisé en ligne sur des plates-formes) ? torrents, p2p, ddl

Il y a peut-être du faux dans mes propos mais je pense que dans l’ensemble certains points de l’offre légale devrait être changé. Les industries, pour lutter contre le piratage, ont tendance à abuser des protections anti-copie, ce qui nuit gravement à la simplicité à laquelle s’attend l’acheteur honnête et de ce fait se détourne de ces produits (est-ce qu’il y a des bandes-annonces et des campagnes de prévention sur vos Rip 1080p VOSTFR ?).

PS : 40% de téléchargé sur Origin, on y croit !